Tic, tac, tic…ce bruit incessant se martelait dans ma tête comme un marteau sur une enclume. Soudain j’ouvris les yeux et j’étais retourné dans mon île. Il était cinq heures du matin, et avec le décalage horaire la nuit restait encore présent dans mes paupières.
Je me suis lever afin d’observer à nouveau ce lieu d’où j’étais parti.
Les murs étaient jaunis, mes tableaux étaient toujours à leurs places. Au centre de la pièce trônait un tapis aux poils courts avec des teintes pastel, qui s’harmonisaient avec les canapés.
La salle à manger est resté identique : toujours à demi rangé, les lustres avaient ramassés toute une année de poussières, et les insectes tropicaux restaient prisonnier des nombreuses toiles d’araignées.
Je me rendis enfin à la cuisine, grande pièce où tous les meubles occupaient l’ensemble des murs laissant un vide immense au centre. Les placards sont toujours inexistants, les batteries de cuisines n’ont pas changé. Au fond de cette immense pièce je commençais à percevoir ce qui m’a réveillé. Ce tic tac provenait du congélateur qui s’était déréglé, qui lui non plus n’avait pas changé à l’exception de ce bruit affreux.
Face à cette atmosphère que j’ai fuit mais qui m’a créer et qui me nourrie, je me suis posé cette question : qui est tu ? Je fus rempli de peur, celle d’être pauvre, car la pauvreté est un chemin où on est à la merci des gens et du destin, et ceux qui nous environnait étaient des personnes assez particulières, ils étaient parfois plein d’amour mais aussi méchant que le grand Lucifer. Hors mis la peur d’être pauvre j’ai également peur de ressembler à ces gens, pas à ma famille en particulier mais à cette catégorie d’individus que j’ai côtoyé et qui m’a effrayé.
Comment les décrire ?
Ils sont généreux, proches, semble compatir, ce soutenir. Ils mangent à votre table, dégustent votre vin, s’assoie chez vous, participe à vos dîner de famille, prennent position dans l’éducation de vos enfant... Ensuite, ils vous invite et vous faite de même, vous participé à leur jeux qui n’est pas véritablement provoqué. Et de fil en aiguille c’est un engrenage immense que personne ne peut rompre, les générations ce suivent et jouent encore au jeu de l’opportunisme ou plus comme on dit dans le jargon bactériologique commensale : qui vit avec ! Jusqu’au jour ou ils se multiplies deviennent trop importants et c’est le nombre qui vous tue.
Ces roues d’engrenages tourneront encore et encore jusqu’au jours ou l’on arrive sur une dent ou encore une portion qui semble différent. Il aurait une autre forme, qui ferrait sauter l’engrenage infernal. Grâce à cette anomalie le reste de la chaîne serra modifié, elle prendra alors une autre configuration, pas totalement celle de l’intrus, ni celle d’avant.
Elle aura simplement acquit une légère mutation. Cette dernière engendrera tous un processus de remise en question et pourra perdurer dans le temps ou si la cassure n’est pas assez brutale, la mutation finira par disparaître. Dans cette histoire je suis l’élément différent, qui doit imposer pour changer les générations qui suivront. Qui sait quand l’occasion se représentera à nouveau. Après cette courte visite de ma demeure de toujours, je pris place sur le vieux canapé le nez en l’aire et je me remis à penser au temps passer, aux rêves évanouies. J’essayais de m’imprégner du lieu en me posant les bonnes questions. Pas celles qui nous font tourner en rond pendant des années, ni celles qui voudront remettre en cause notre passé mais celle qui s’ouvrent à l’avenir.
Pendant un instant le bric-à-brac de ma tête c’était arrêté, cette machine infernal qui ne stoppait jamais venait de faire un break. Et tout me paru plus clair, le pourquoi des choses, pourquoi certains avaient succès et réussites et d’autre que des lamentations ; ce qui faisait que le sud était plus pauvre que le nord ou encore pourquoi nous hommes de couleurs nous devons nous battre plus que les autres.
Il m’a fallut un départ, un an de galère et un retour pour comprendre un mot : vie.
Pouvoir saisir de façon simple ce qui fait que nous sommes vivant.
Un sourire c’est esquissé de mes lèvres comme si j’avais vue un ange. J’avais enfin mis la main sur cette folie qui alimentait ma machine intellectuelle. Et là, enfin je dormis comme jamais, mes paupières étaient prisent de lourdeurs, mes oreilles n’entendaient plus ces bruits qui me tourmentaient, je l’avais enfin trouvé.